Citation de Pablo Neruda

mercredi 29 juin 2011

DOSSIER CHANT GÉNÉRAL

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IILLUSTRATION DE L'ARTISTE PEINTRE  MEXICAIN DIEGO RIVERA, POUR L'ÉDITION PRINCEPS DU CHANT GÉNÉRAL 1950
Le Chant Général de Pablo Neruda fut publié premièrement au Mexique le mois d'avril 1950, dans deux versions : une somptueuse édition princeps qui fut sponsorisée par le « Comité Auspiciador », d'Editorial América et une deuxième version fac-similaire d’un format plus réduit, imprimée sous le sceau des Ediciones Océano. 


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IILLUSTRATION  LA ARENA TRAICIONADA DE L'ARTISTE PEINTRE 
MEXICAIN DAVID ALFARO SIQUEIROS, POUR L'ÉDITION PRINCEPS 
DU CHANT GÉNÉRAL 1950

Les deux portent des illustrations de deux célèbres peintres et muralistes mexicains qui étaient alors au faîte de leur art, David Alfaro Siqueiros et Diego Rivera. Au Chili, le Parti communiste réalisa -dans des conditions presque invraisemblables- une édition clandestine du Chant Général, illustrée des gravures du plasticien chilien José Venturelli. Ce sont ces gravures que vous pouvez voir plus haut.  


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PABLO NERUDA  
PHOTO FUNDACIÓN PABLO NERUDA

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lundi 20 juin 2011

Neruda au Théâtre du Châtelet

Mario veut être poète pour ainsi séduire les femmes. Neruda lui récite un de ses poèmes, dont le rythme et les fortes images impressionnent le facteur. Neruda l'encourage à trouver des métaphores dans le monde qui l'entoure.
Le facteur annonce au poète qu'il est amoureux de Béatrice Russo qui travaille dans un bar. Lui décrivant ses sentiments, il demande à Neruda de lui écrire un poème pour Béatrice. Il lui répond qu'il ne peut écrire sur une personne qui lui est inconnue. Sur le bord de la mer, Mario regarde les pêcheurs. Il ouvre son carnet et tente d'écrire, en vain. Il se remémore alors les poèmes du recueil de Neruda et commence à en copier un dans son carnet.

Acte II

Béatrice dit à sa tante Donna Rosa que Mario lui parle par métaphores poétiques. Cette dernière en est scandalisée et promet de tuer Mario si jamais elle le rencontre. Di Cosimo, un politicien en campagne, promet aux insulaires qu'il apportera l'eau courante dans l'île. Donna Rosa, intéressée, rejoint les rangs de ses soutiens.
Neruda enregistre un message sur bande et demande à Mario de dire quelque chose à propos des merveilles de l'île; "Béatrice Russo" est sa seule réponse.Neruda reçoit des nouvelles graves du Chili: le gouvernement a brutalement réprimé une manifestation. Malgré leur tristesse, Neruda et sa femme ont envie de revenir au Chili. Elle met un disque et le couple chante et danse, sous les yeux admiratifs du facteur.
Cette nuit-là, Mario appelle Béatrice sous son balcon.
Elle descend le rejoindre et tous deux s'enfuient. Lorsque Donna Rosa s'en aperçoit, elle tente sans succès de les rattraper. Après le mariage de Mario et Béatrice, les invités se retrouvent au café. Neruda chante pour les mariés quand arrive un télégramme annonçant que Neruda peut rentrer au Chili. Giorgio, le postier, le supplie de ne pas annoncer la nouvelle, qui gâcherait le bonheur de Mario. La célébration continue.

Acte III

Ses amis partis, Mario n'arrive plus à écrire. Au café, Giorgio et Donna Rosa lisent un article où le poète à Paris dit combien la beauté de l'île lui manque. Mais pas un mot sur ses amis. Di Cosimo a gagné les élections. Mario fait état de son scepticisme quand à l'arrivée de l'eau sur l'île, et Di Cosimo le menace en le traitant de communiste. Béatrice annonce à Mario qu'elle est enceinte. Mario est au comble de la joie quand arrive du Chili une lettre, la première. A peine ouverte, il se rend compte que c'est une missive impersonnelle de la secrétaire de Neruda réclamant divers objets que le poète a oublié. Dévasté, Mario retourne chez Neruda. Il retrouve la bande qu'ils avaient enregistrée. Avec l'aide de Giorgio, ils parcourent l'île avec l'appareil pour en enregistrer les sons.
Neruda et Mathilde reviennent finalement sur l'île. Ils se rendent au café où ils rencontrent Béatrice et Pablito, le fils de Mario. Elle dit au poète combien son amitié a inspiré à Mario l'écriture d'une poésie qui chante les pauvres et les laissés pour compte de l'île. Mario a été tué par une violente répression lors d'une réunion communiste. Béatrice donne à Neruda l'enregistrement que Mario avait réalisé pour lui. Neruda écoute la bande, se souvenant de son ami, dont la voix le remercie d'avoir apporté la poésie dans sa vie.

PLACIDO DOMINGO RÊVE DE CHANTER
PLUS SOUVENT À PARIS

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Placido DOMINGO. - 
Je connaissais les œuvres du compositeur mexicain Daniel Catan et je voulais absolument lui passer une commande pour l'Opéra de Los Angeles, que je dirige. Il a réfléchi pendant un mois, puis il est revenu vers moi avec le projet du Postino… en me proposant par surcroît le rôle de Pablo Neruda ! J'avais adoré le film de Michael Radford, sorti en 1994. J'ai aussitôt accepté de me lancer dans l'aventure. Les créations à Los Angeles, puis à Vienne, au Theater an der Wien, se sont très bien passées. Hélas, Daniel est mort brusquement voici deux mois…


Parlez-nous de sa musique…

J'ai coutume de dire (avec distance, bien entendu) que c'est une sorte de Debussy sud-américain. Il y a un côté très debussyste et ravélien dans cette œuvre. Il Postino est mélodique sans pour autant renier les évolutions de la seconde moitié du XXe siècle, qui le portent parfois vers l'atonalité.


Comment avez-vous abordé le personnage de Pablo Neruda ?

Je suis depuis toujours un amoureux de la poésie. C'est un art qui est aux fondements de la culture mondiale. Mais il semble - hélas !- bien loin des préoccupations de la nouvelle génération. J'ai donc abordé Neruda comme un grand poète, mais surtout comme un être humain. S'il est bien sûr un exilé politique à la très forte conscience sociale, c'est surtout un bon vivant, amoureux fou de sa femme, et qui trouve dans cette passion le socle de sa vie.


Est-il facile de mettre ses pas dans ceux de Philippe Noiret ?

C'était un acteur incommensurable, mais il ne faut pas chercher à faire de comparaison. Un comédien parle avec son propre ton ; un chanteur, en revanche, épouse la musique, qui elle-même décrit l'action, comme les vagues de l'orchestre illustrent les mouvements de la mer face à Neruda.


Pablo Neruda est un rôle qui vient après 136 autres. Pourquoi cette boulimie ?

Je suis toujours en recherche de ce qui peut s'adapter à ma voix à un instant T. J'ai tenté dans ma carrière de marquer systématiquement une rupture dans les genres et les styles. Alterner les répertoires dramatiques et lyriques, le vérisme et le bel canto, Wagner et les grands Russes. Je parviens même maintenant à la musique baroque, avec Tamerlano, de Händel.


Vous chantez également en baryton…

C'était mon timbre d'origine et j'y reviens. J'ai récemment chanté Simon Boccanegra et Rigoletto de Verdi. L'an prochain, je serai Athanaël dans le Thaïs de Massenet. C'est un personnage mystique et surtout sans âge, comme Cyrano. Après cinquante ans de carrière, je ne peux plus chanter Roméo !


Votre longévité est fascinante. Quel est votre secret ?

Je ne peux pas l'expliquer, désolé… ­(Rires.) Je crois juste qu'étant moi-même musicien je me suis toujours préparé seul, face à mon piano. Je ne suis pas l'esclave d'un coach, mais j'étudie quand je veux, tout en prenant le temps de vraiment me reposer. Je crois surtout que j'ai la même passion qu'à mes débuts. Et il y a ma femme, qui reste ma meilleure conseillère : elle seule ose me dire ce qui va… ou ne va pas.


Allez-vous arrêter ?

Je ne chanterai pas un jour de trop, mais jusqu'à ce que mon intuition me dise qu'il est temps de cesser. J'imagine que je me concentrerai alors sur les récitals, mais l'opéra va me manquer : c'est une si belle maladie !


Vous avez eu des problèmes de santé. Comment allez-vous ?
Tout va très, très bien, merci !


Chérissez-vous un rôle entre tous ?

Je suis comme un Espagnol père de dix enfants : je les aime tous ! Si on en préfère un, cela signifie qu'on délaisse les autres. Alors qu'il faut chanter dans Fedora avec la même flamme que dans Parsifal. Toujours y croire. Toujours !


Quel conseil donneriez-vous à un ténor qui voudrait devenir… Placido Domingo ?

Je lui dirais d'abord qu'il doit être lui-même. Je lui expliquerais ensuite qu'il s'avance vers une vie de discipline, de sacrifice. Je lui conseillerais d'être toujours à l'écoute des autres, de garder sa curiosité, d'aller au théâtre. Je lui rappellerais que la chose la plus importante est de tenir ses engagements, même si son agent lui dit qu'il a une meilleure offre ailleurs… J'insiste sur ce point car il est essentiel ! Je lui dirais enfin qu'il lui faut un guide - un proche - en qui il puisse avoir une confiance absolue…


Quand vous entendra-t-on à l'Opéra de Paris ?

Je ne sais pas. J'ai beaucoup de rêves, ici. Je rêve de chanter dans La Walkyrie à Bastille ou dans Iphigénie de Gluck à Garnier. Je rêve aussi de diriger Le Trouvère de Verdi, car c'est le premier opéra que j'aie jamais chanté à Paris. Ce ne sont encore que des rêves, mais j'aime croire que tout est toujours possible.  


Il Postino, au Châtelet, les 20, 24, 27 et 30 juin. Orchestre symphonique de Navarre, sous la direction de Jean-Yves Ossonce, mise en scène de Ron Daniels. Tél. :             01 40 28 28 40      . www.chatelet-theatre.com

vendredi 3 juin 2011

CHILI: LA JUSTICE OUVRE UNE ENQUÊTE SUR
LA MORT DU PRIX NOBEL PABLO NERUDA

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Pablo Neruda ET Matilde Urrutia à isla negra. 
photo Sara Facio.
Selon la version officielle, l'écrivain et diplomate communiste, prix Nobel de littérature en 1971, est mort d'une aggravation d'un cancer de la prostate le 23 septembre, douze jours après le putsch contre son ami Allende, premier président marxiste du Chili. Mais des témoignages ont récemment remis en cause cette version et évoqué un assassinat.

Selon une source judiciaire, le juge Mario Carroza a "accepté la requête" déposée mardi par le dirigeant du parti communiste chilien Guillermo Teillier qui avait évoqué le devoir moral d'enquêter sur la mort de Neruda.

Début mai, l'ancien secrétaire et chauffeur du poète, Manuel Araya, a affirmé que son patron avait été assassiné pour éviter qu'il ne devienne, depuis l'exil, un opposant de renom à la dictature qui a duré jusqu'en 1990.

Selon M. Araya, Pablo Neruda lui avait confié avoir été alarmé par une mystérieuse piqûre administrée en pleine nuit par un médecin de la clinique où il était hospitalisé.
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Un autre témoignage, celui de l'ancien ambassadeur du Mexique au Chili, Gonzalo Martinez, qui avait rendu visite à Neruda les jours précédant sa mort, a accentué le doute.

Dans un entretien à l'AFP, M. Martinez a confié n'avoir "pas vu une grande différence" entre l'état du poète au cours de ses premiers contacts avec lui et celui de leurs rencontres juste avant sa mort.

Selon ce diplomate, Pablo Neruda, loin d'un état clinique désespéré, "avait pu discuter tranquillement, se déplacer dans sa chambre, échanger des opinions politiques, évoquer les choses qu'il entendait emmener au Mexique", pour lequel il venait d'obtenir un laissez-passer.

Le juge Carroza devrait entendre le témoignage de M. Araya et requérir le certificat de décès de Neruda, selon la presse chilienne.

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Le président Salvador Allende et le poète Pablo Neruda
Ce magistrat est déjà chargé de l'enquête rouverte sur la mort d'Allende lors du coup d'Etat du 11 septembre 1973 qui avait porté le général Augusto Pinochet au pouvoir.

La dépouille d'Allende a été exhumée il y a dix jours pour savoir s'il a été assassiné, ou s'il s'est suicidé - une thèse soutenue par les proches du président qui avait juré de mourir les armes à la main.

L'autopsie devrait être terminée dans environ trois mois.

La justice chilienne enquête sur deux autres morts suspectes d'opposants de premier plan au général Pinochet.

Elle cherche à savoir si l'ancien président Eduardo Frei Montalva (1964-1970), décédé peu après une opération bénigne en 1982, n'a pas été empoisonné par des agents du régime militaire.

Deux expertises médico-légales ont par ailleurs établi le mois dernier que José Toha, ministre de l'Intérieur puis de la Défense d'Allende, pourrait avoir été assassiné en 1974 et non s'être suicidé comme l'avait affirmé la dictature à l'époque.

En janvier, la justice a rouvert 725 dossiers de crimes contre l'humanité commis sous la dictature qui a fait plus de 3.100 morts ou disparus.

Un peu plus de 700 anciens agents militaires, policiers ou civils de la dictature ont été condamnés ou sont poursuivis pour de tels crimes, mais moins de 70 sont en détention, à la faveur de remises de peine ou d'assouplissements de régime.

jeudi 2 juin 2011

Picasso lu par Pablo Neruda





PICASSO 
À Vallauris dans chaque maison
ils ont un prisonnier.
Il est le même toujours.
C'est la fumée.
Parfois des parents aux blancs sourcils
le surveillent,
des jeunes filles couleur d'avoine.
Quand tu passes
tu remarques que les gardiens
de la fumée
se sont endormis,
et par les toits, entre des pots brisés,
une conversation azuréenne
entre le ciel et la fumée.

Mais à l'endroit où le feu travaille
en liberté,
et la fumée est une rose de goudron
qu'a teint de noir les murs,
là, Picasso,
entre les lignes et l'enfer,
avec son pain de boue,
il le cuit,
le polit, le casse
jusqu'à ce que la boue se soit transformée en taille,
pétale de sirène,
guitare d'or humide.
Et alors avec son pinceau il le polit,
et l'océan arrive
ou bien la vendange.
La boue donne sa grappe occulte
Et, à la fin, immobilise sa hanche calcaire.
Picasso revient à son atelier plus tard.
Les petits centaures qui l'attendent croissent, galopent.
Le silence est né
dans les mamelles
de la chèvre en fer.
Et à nouveau Picasso dans sa grotte entre ou sort en laissant
des murs griffés,
des stalactites rouges
ou des traces génitales.

Et durant les heures qui suivent
il parle avec le barbier.

mercredi 1 juin 2011

UNE PLAINTE DÉPOSÉE POUR UNE ENQUÊTE SUR LA MORT DU POÈTE PABLO NERUDA EN 1973

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l'ancien ambassadeur du Mexique au Chili Gonzalo Martinez Corbalá.
Photo Carlos Cisneros / La Jornada
La plainte a été déposée par le député et dirigeant du Parti communiste Guillermo Teillier auprès du juge Mario Carroza: ce magistrat est déjà en charge de l'enquête rouverte sur la mort du président Salvador Allende lors du coup d'Etat du 11 septembre 1973, qui a donné le coup d'envoi de la dictature d'Augusto Pinochet.

Selon la version officielle, l'écrivain-diplomate Neruda, ami d'Allende, est décédé peu après le 23 septembre, d'une aggravation d'un cancer de la prostate, dans une clinique de Santiago où il avait été hospitalisé.

Début mai, l'ancien secrétaire et chauffeur de Neruda, Manuel Araya, a affirmé qu'il avait été assassiné pour éviter qu'il ne devienne, depuis l'exil, un opposant de renom à la dictature qui a duré jusqu'en 1990.

Selon Araya, qui était au chevet du poète les derniers jours, Neruda lui avait confié avoir été alarmé par une mystérieuse piqûre administrée en pleine nuit par un médecin de la clinique.



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LE CHAGRIN DE TOUT UN PEUPLE LORS DES FUNERAILLES DE
PABLO NERUDA, A SANTIAGO DU CHILI, LE 23 SEPTEMBRE 1973
PHOTO MARCELO MONTECINOS
Un autre témoignage, celui de l'ancien ambassadeur du Mexique au Chili Gonzalo Martinez, qui avait rendu visite à Neruda la veille de sa mort, a accentué le doute, a déclaré l'avocat du PC Eduardo Contreras.

Selon ce diplomate, Neruda, loin d'un état clinique désespéré, "avait pu discuter tranquillement, se déplacer dans sa chambre, échanger des opinions politiques, évoquer les choses qu'il entendait emmener au Mexique", pour lequel il venait d'obtenir un laissez-passer.

"Ces conjectures et témoignages obligent à déposer une plainte, d'un point de vue éthique, moral et juridique", afin de faire la lumière sur la mort du poète, a expliqué Contreras.

Teillier a insisté sur le "devoir moral" d'enquêter sur Neruda, "dans un contexte où commencent à s'éclaircir plusieurs décès", en référence aux procédures ouvertes depuis deux ans sur les morts d'un ministre d'Allende, José Toha (1974), de l'ancien président Eduardo Frei Montalva (1982) et d'Allende lui-même.