Citation de Pablo Neruda

lundi 18 février 2013

QUI A EMPOISONNÉ NERUDA ? ET QUI NE VOUDRAIT PAS LE SAVOIR ?

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VEILLÉE FUNÈBRE DE PABLO NERUDA. L'HEURE DU COUVRE-FEU APPROCHE ET LES GENS DOIVENT PARTIR.  POUR LA VEILLÉE FUNÈBRE, SEULEMENT NEUF PERSONNES DEMEURENT SUR PLACE: LA VEUVE MATILDE URRUTIA, LA SŒUR DE NERUDA LAURA REYES, LE COUPLE CARCAMO, PARENTS DE MATILDE, AIDA FIGUEROA, ELENA NACIMENTO, JUANITA FLORES, QUETA QUINTANA ET HERNAN LOYOLA. PHOTO FONDATION NERUDA

Le juge d'instruction en charge de l'affaire n'a pas encore statué sur la demande d'exhumation. La veuve de l'écrivain, et la fondation qui porte son nom réfutent d'ailleurs la théorie d'un meurtre. Et quarante ans plus tard, difficile de savoir si un médecin a bien administré une dose mortelle au patient qu'il était censé soigner. 

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LE DOCTEUR SERGIO DRAPER JULIET. PHOTO AVANSALUD 

La coïncidence est troublante, explique l'ancien assistant, Manuel Araya : Neruda se plaint de douleurs, on vient lui administrer une dose d'analgésique - du Dipirona - qui finit par le tuer..?  De quoi agrémenter la théorie du complot qui plane, évidemment, et agiter plus encore les doutes sur le gouvernement Pinochet, qui avait tout intérêt à se débarrasser de l'auteur. 

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ACTE DE DÉCÈS DE PABLO NERUDA ÉTABLI PAR LA 
MAIRIE DE  RECOLETA. PHOTO ALEJANDRO FRÍAS 
Pour le docteur Sergio Draper, à l'origine de la décision, il est honteux qu'après toutes ces années on le mette en accusation. « Je n'ai rien été de plus qu'un messager. Il est scandaleux que nous soyons encore constamment soupçonnés. » 

D'autant plus qu'après tout ce temps, trouver des traces de produits toxiques encore présentes dans un corps qui doit approcher de la décomposition, relève de la gageure médicale. « C'est une chose de détecter une substance. Une autre de montrer qu'elle existe en quantité suffisante pour entraîner la mort. Il est difficile de déterminer si une certaine quantité a été mortelle ou thérapeutique », explique à l'AP le docteur Luis Ravanal, expert en médecine légale.

Dans tous les cas, les uns et les autres semblent s'accorder : Neruda n'est pas mort d'un cancer, comme l'histoire réécrite par le dictateur a voulu le faire croire. Au moment de son décès, le poète pesait encore 100 kg, et bien qu'ayant maigri, du fait d'une mauvaise nutrition, il était encore un homme résistant et solide - en dépit de ses 69 ans.

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COUVERTURE DU DOSSIER D'INSTRUCTION
Chose étonnante, la fondation aujourd'hui souhaiterait plutôt que l'on n'insiste pas trop sur cette époque, ces circonstances, et que l'on ne tente pas de démêler le vrai du faux. Pour eux Manuel Araya, par qui les soupçons ont commencé, n'était après tout que son chauffeur - argument déjà déployé pour tenter de le confiner à un rôle mineur dans toute cette quête de la vérité.

Et la Fondation de confirmer que Neruda, selon elle, est bien mort de causes naturelles. 

Une attitude étrange, voire incompréhensible.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Mon père est de la famille de ce "bon" docteur Draper et pour lui, une famille de militaires pro-Pinochet comme les Draper aurait eu toutes les raisons d'assasiner un homme comme P. Neruda...