Citation de Pablo Neruda

samedi 9 mars 2013

HOMMAGE MULTIFORME AU GRAND PABLO NERUDA

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L'ÉQUIPAGE DU « WINNIPEG », PARTI SAUVER 2000 ANTIFRANQUISTES, RÉFUGIÉS À BORDEAUX. UNE MISSION MONTÉE PAR NERUDA. IMAGE EXTRAITE DE « LA TRAVERSÉE SOLIDAIRE ». (DR)

C’est à Temuco qu’il grandit ; c’est là que, plus tard, il se sentira appartenir à un continent empreint d’histoire et gorgé de sang, tandis que dans le Chant général (1950), il deviendra le chantre épique de l’homme et de l’Amérique latine. Il aura vécu avec intensité, voyagé follement de par le monde, consul, notamment, en Espagne, où il fait la connaissance de Federico Garcia Lorca, puis ambassadeur en Asie, en Europe, à Paris même. [Ndr.  À partir de 1935, Pablo Neruda est consul en Espagne où il entretient des relations amicales avec Federico García Lorca qu'il avait connu à Buenos Aires le mois d’octobre 1933.]

Avec l’assassinat de Lorca et le putsch de Franco, Neruda fait l’apprentissage de la guerre et « du sang dans les rues ». Il devient l’ardent défenseur de la République espagnole et affrète, en 1939, un bateau, le Winnipeg, pour transporter des réfugiés espagnols depuis la France vers le Chili. Son adhésion au Parti communiste chilien date de 1945. L’année suivante, il soutient la campagne de Gonzalez Videla, erreur on ne peut plus funeste puisque Videla, une fois élu, se muera en un dictateur farouchement anticommuniste. 


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(*) Paraphrase du titre de l’article rédigé par Émile Zola lors de l'affaire Dreyfus, publié dans le journal L'Aurore du 13 janvier 1898

Au Sénat, Neruda lui adresse un discours qu’il intitule J’accuse ! (*Il doit s’exiler. En 1949, il est membre du Conseil mondial de la paix. Le prix Staline « pour la paix » lui est décerné en 1953. Il rentre au Chili où il s’efface volontiers devant son ami Allende lorsqu’il s’agira de postuler à la présidence du pays, en 1969. Avec la parution de ses Odes élémentaires, Neruda atteint la « difficile simplicité ». 

Il observe les « éléments », le « petit », le faussement « trivial » comme dans l’ode au piment rouge. Ce parti pris des choses, Neruda le recherche en se mettant « dans la situation de l’enfant qui entreprend, en suçant son crayon, une composition obligatoire sur le soleil, l’ardoise, l’horloge ou la famille humaine ». Il poursuit en même temps sa célébration du sol natal. Sa poésie est très populaire en Amérique latine. En 1971, deux ans avant sa mort, le prix Nobel de littérature lui est décerné. 


Dans J’avoue que j’ai vécu, mine d’or autobiographique, Neruda confie son émotion lorsqu’il rencontre des mineurs de fond qui lisent ses poèmes. Ainsi que Lorca l’a dit de lui : « Neruda est un poète plus près de la mort que de la philosophie, plus près de la douleur que de l’intelligence, plus près du sang que de l’encre. »

Muriel Steinmetz

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