Citation de Pablo Neruda

jeudi 21 août 2014

LA FOSSE D’ALFACAR, À GRENADE, NE RENFERME PAS LA DÉPOUILLE DE FEDERICO GARCÍA LORCA…

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Après 51 jours de fouilles, les archéologues espagnols de l’Université de Grenade  viennent d’annoncer leur conclusion : la fosse d'Alfacar où devait se trouver la dépouille du poète assassiné en 1936 Federico García Lorca est vide.
par Michel PORCHERON du 22/12/2009
en rendant publics les résultats des recherches, le directeur des fouilles Francisco Carrion Mendez a affirmé qu'il n'y avait : « pas un seul os, pas un seul fragment d'os aussi petit soit-il, pas un seul débris dentaire(…) La terre a pourtant été passée au peigne fin partout où cela a été possible.». « Aucun reste de vêtement, aucune douille de balle », a précisé Mme Begoña Alvarez,  responsable de la justice pour l'autorité régionale d'Andalousie, chargée de ces recherches, lors de la présentation du "Rapport préliminaire nº2 sur les excavations" présenté à la presse le 18 décembre à Grenade.

Le célèbre poète espagnol n'est donc pas enterré là où l'affirmaient les historiens, tout particulièrement Ian Gibson. Ni García Lorca, ni personne d'autre, n'a été inhumé sur le site. Une page de la légende est tournée. S’ouvre celle d’un mystère. 

Fusillé à Alfacar         

Depuis des décennies, la fosse d'Alfacar en effet fut désignée par plusieurs témoignages et nombreux historiens, le lieu où ont été fusillés par des franquistes puis enterrés, Federico García Lorca (1898-1936), deux anarchistes Francisco Galadi et Joaquin Arcollas et un maître d’école, Dioscoro Galindo, en août 1936, un mois après le début de la guerre civile (1936-1939). Cette zone est devenue lieu de pèlerinage, où aujourd'hui un parc portant le nom de Federico García Lorca et un monolithe rappellent la tragédie.

Pour autant, il n'est pas remis en doute que le poète aurait été fusillé dans ce lieu. Selon le quotidien espagnol El País,  le fait que le poète ait été assassiné en cet endroit précis, « n'admet aucune discussion ».

Les recherches devraient se poursuivre, les familles des autres hommes inhumés avec F. García Lorca ne désespérant pas par ailleurs de trouver les dépouilles de leurs aïeux.

Deux hypothèses peuvent être désormais émises: García Lorca a bien été enterré là mais ses restes ont été ensuite transférés ailleurs ou bien le poète n'a jamais été inhumé à Alfacar, selon le quotidien El Pais.

Les fouilles ont eu lieu à l'endroit où Manuel Castilla, qui a affirmé  avoir participé à l'inhumation du Républicain, avait conduit en 1966 l'écrivain irlandais, naturalisé espagnol, Ian Gibson, considéré comme le biographe « officiel » du poète espagnol. D'après un livre récent de l'écrivain espagnol Gabriel Pozo, Lorca, el ultimo paseo, fondé sur des conversations avec la fille de l'homme qui avait arrêté García Lorca, Castilla a peut-être tout simplement induit Gibson en erreur, rapporte une dépêche de Reuters.   

Les fouilles ont porté  sur une superficie de 276,75 m² et il a été extrait au total 75,76 mètres cubes de sédiments. Les archéologues ont conclu dans leur rapport qu'il n'y avait jamais eu ici de fosse commune ni aucun reste humain.

Reprendre tout à zéro

De plus,  Begoña  Álvarez, a expliqué que les fouilles ont mis en évidence que sur cette la zone « il n'y a jamais eu d'inhumation ». Elle a expliqué que la distance entre la surface et la roche était de seulement 40 centimètres. Or, selon elle il faudrait au moins un mètre et demi pour faire une fosse. Ainsi cette conclusion exclurait la première hypothèse émise par El País.

L'ARMH (association pour la récupération de la mémoire historique) ne compte pas en rester là non plus, même si elle se trouve devant « un défi : reprendre les investigations à zéro ».

Les travaux menés par  l’équipe de Francisco Carrion du département de Préhistoire et d'Archéologie de l'Université de Grenade avaient commencé le jeudi 29 octobre. Depuis la veille, on pouvait voir des clôtures et des bâches ainsi que des gardes présents la nuit présents pour empêcher  l'accès à la fosse.  Des mesures qui avaient été prises essentiellement pour rassurer la famille du poète. En effet, celle-ci s'était opposée jusqu'aux derniers instants à l'ouverture de la fosse et à l'identification du corps. Elle avait finalement dû s'y résoudre « pour respecter le désir des autres parties impliquées ». Les descendants de García Lorca avaient également accepté de donner leur ADN pour identifier les restes de leur aïeul.

Il était alors précisé  que le rapport final des recherches devrait être établi dans les trois à six mois.

L'extrême réticence de la famille Lorca à accepter les recherches, a rapporté l’AFP, avait relancé les théories de certains historiens selon lesquelles le père du poète aurait transporté secrètement ses restes vers la résidence d'été de la famille, la Huerta de San Vicente, à Grenade (mp, 19/12/2009).

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