Citation de Pablo Neruda

vendredi 30 septembre 2016

NERUDA - LA CRITIQUE - FESTIVAL DE BIARRITZ


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AFFICHE DU FILM

Acclamé lors de sa présentation à la Quinzaine des Réalisateurs lors du dernier Festival de Cannes, «Neruda», le 6ème long-métrage de Pablo Larrain («Fuga», «Tony Manero», «Santiago, Post Mortem», «No», «El Club») a reçu le même accueil enthousiasme à Biarritz. Loin du biopic, ce film tient plus du poème policier, voire du western...

NERUDA BANDE ANNONCE (CANNES 2016)



Le synopsis

1948, la Guerre Froide s'est propagée jusqu'au Chili. Au Congrés, le sénateur Pablo Neruda (Luis Gnecco) critique ouvertement le gouvernement. Le président Videla demande alors sa destitution et confie au redoutable inspecteur Oscar Peluchonneau (Gael Garcia Bernal) le soin de procéder à l'arrestation du poète. Neruda et son épouse (Mercedes Moran) échouent à quitter le pays et sont alors dans l'obligation de se cacher. Le poète joue avec l'inspecteur, laisse volontairement des indices pour rendre cette traque encore plus dangereuse et plus intime...


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La critique

NERUDA : LES PHOTOS PROMO DU FILM 
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Alors que la plupart des biopics made in Hollywood sont des illustrations surlignées de Wikipedia, Pablo Larrain se sert du fragile fil de la véracité comme d'une simple corde pour hisser son scénario au-dessus de la réalité, au pays des fantasmes et des rêves. Aussi, le portrait du Pablo Neruda de ce thriller biographique ne suit-il pas une route chronologique goudronnée par l'encre des livres d'histoire, mais un chemin escarpé qui vous entraînera des orgies d'une gauche chilienne caviar aux étendues neigeuses de la cordillière des Andes. «J'ai voulu capturer un aigle sans savoir voler», avoue piteusement le flic chargé de mettre le poète en cage. Pablo Larrain, lui, a les ailes et l'envergure cinématographique qu'il faut pour pouvoir planer à la hauteur de cette figure incontournable de l'histoire contemporaine chilienne.

Du cinéma en vers, et contre tous...

NERUDA : LES PHOTOS PROMO DU FILM 
À mi-chemin entre un Sorrentino («Il Divo») et un Jodorowsky («Poesia sin fin» son nouveau film, sera projeté samedi 1er octobre au festival de Biarritz, et sortira sur les écrans le 5 octobre prochain), «Neruda» évite les excès du surréalisme pour se contenter d'une forme de réalité augmentée. Plantant ses serres pamphlétaires dans le gras du monde politique, il griffe d'un humour acéré les intellectuels communistes qui, comme Neruda, donnent des coups de bec à travers leur cage dorée. Mais sa vie de pacha et de patachon, n'aura pas empêché ce bon vivant, cet amateur de femmes et de fêtes, de traduire avec ses mots, les maux de la classe ouvrière.

NERUDA : LES PHOTOS PROMO DU FILM 
Porte-parole de la souffrance de tout un peuple, ce bourgeois, ce sénateur à la sensibilité prolétarienne est devenu un héros épique. C'est cette dimension romanesque qu'explore le film, en n'hésitant pas à rouler dans les ornières du polar, avant de chevaucher au coeur des vastes étendues du western. Luis Gnecco au physique proche de son personnage, restitue avec pertinence et nuances toute l'ambiguité de ce poète libertin épris de liberté. Gael Garcia Bernal retrouve ici Pablo Larrain qui l'avait dirigé dans «No». Si l'acteur mexicain hérite du «mauvais» rôle, celui du méchant flic, il s'en acquitte avec brio. Gael Garcia Bernal sait se sortir vainqueur même de la peau de vache d'un loser. Autre personnage principal de ce film, les poésies de Neruda qui ponctuent le récit, et lui filent le train comme une traînée de poudre. Pablo ne savait pas tirer au pistolet, mais ces mots eux, font toujours mouche...  

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