Citation de Pablo Neruda

mardi 18 avril 2017

« ET UN SOURIRE », POÈME DE PAUL ÉLUARD

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 PAUL ÉLUARD
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« ET UN SOURIRE », POÈME DE PAUL ÉLUARD, LU PAR SERGE REGGIANI
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DURÉE : 00:00:36

    La nuit n’est jamais complète.

    Il y a toujours, puisque je le dis,
    Puisque je l’affirme,
    Au bout du chagrin
    Une fenêtre ouverte,
    Une fenêtre éclairée,
    Il y a toujours un rêve qui veille,
    Désir à combler, Faim à satisfaire,
    Un cœur généreux,
    Une main tendue, une main ouverte,
    Des yeux attentifs,
    Une vie, la vie à se partager.



    -Paul Éluard

    dimanche 9 avril 2017

    « LA PAIX » POÈME DE YANNIS RITSOS

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    « LA PAIX » POÈME DE YANNIS RITSOS, LU PAR MELINA MERCOURI 
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    DURÉE : 00:03:22

      le rêve de l’enfant, c’est la paix.
      Le rêve de la mère, c’est la paix.
      Les paroles de l’amour sous les arbres
      c’est la paix.

      Quand les cicatrices des blessures se ferment sur le visage

               du monde
      et que nos morts peuvent se tourner sur le flanc et trouver
               un sommeil sans grief
      en sachant que leur sang n’a pas été répandu en vain,
      c’est la paix.

      La paix est l’odeur du repas, le soir,

      lorsqu’on n’entend plus avec crainte la voiture faire halte
               dans la rue,
      lorsque le coup à la porte désigne l’ami
      et qu’en l’ouvrant la fenêtre désigne à chaque heure le ciel
      en fêtant nos yeux aux cloches lointaines des couleurs,
      c’est la paix.

      La paix est un verre de lait chaud et un livre posés devant

               l’enfant qui s’éveille.

      Lorsque les prisons sont réaménagées en bibliothèques,

      lorsqu’un chant s’élève de seuil en seuil, la nuit,
      à l’heure où la lune printanière sort du nuage
      comme l’ouvrier rasé de frais sort de chez le coiffeur du quartier,
               le samedi soir
      c’est la paix.

      Lorsque le jour qui est passé

      n’est pas un jour qui est perdu
      mais une racine qui hisse les feuilles de la joie dans le soir,
      et qu’il s’agit d’un jour de gagné et d’un sommeil légitime,
      c’est la paix.

      Lorsque la mort tient peu de place dans le cœur

      et que le poète et le prolétaire peuvent pareillement humer
      le grand œillet du soir, 
      c’est la paix.

      Sur les rails de mes vers,

      le train qui s’en va vers l’avenir
      chargé de blé et de roses,
      c’est la paix.

      Mes Frères,

      au sein de la paix, le monde entier
      avec tous ses rêves respire à pleins poumons.
      Joignez vos mains, mes frères.
      C’est cela, la paix.

      Yannis Ritsos (1909 - 1990)
      Texte traduit du grec par l'auteur,
      Revue Europe, août-septembre 1983

      dimanche 2 avril 2017

      POÈME XIV DE L'ŒUVRE POSTHUME
      « ÉLÉGIE »


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      LES CLOWNS CÉLESTES 



      Evtouchenko est un fou,
      c'est un clown,
      c’est ce qu’on dit, bouche fermée.
      Viens, Evtouchenko,
      nous allons ne pas discuter,
      nous avons déjà tout dit
      avant d'arriver dans ce monde,
      et il y a dans ta poésie
      des rayons de nouvelle lune,
      des pétales électroniques,
      des locomotives,
      des larmes,
      et de temps en temps, salut!
      en haut! en bas!
      tes pirouettes, tes hautes acrobaties.

      Et pourquoi pas un clown ?

      Ils nous font défaut dans le monde
      Napoléon, un clown des batailles
      (égaré plus tard dans la neige),
      Picasso, clown du cosmos,
      Dansant sur l'autel
      des miracles,
      et Colomb, ce triste clown
      qui, humilié sur toutes les pistes
      nous a découverts il y a des siècles.

      Il n’y a que le poète qu’on ne veut pas laisser,
      ils veulent lui voler sa pirouette,
      ils veulent lui enlever son saut mortel.

      Je le défends 
      contre les nouveaux philistins.

      En avant Evtouchenko,
      montrons dans le cirque
      notre dextérité et notre tristesse,
      notre plaisir de jouer avec la lumière
      pour que la vérité étincelle
      entre ombre et ombre.

      Hourra !
      maintenant entrons,
      que s'éteigne la salle et avec un réflecteur
      éclairez nos visages
      pour qu'ainsi ils puissent voir
      deux oiseaux joyeux
      disposés à pleurer avec tout le monde.



      Pablo Neruda, Poème XIV de l'œuvre posthume « Élégie » (Œuvres complètes, Tome  III) p. 766  de l'Édition d'Hernán Loyola. Chez Galaxia Gutemberg 1999. 


      Traduit de l’espagnol par M.C.

      MORT DU POÈTE RUSSE EVGUENI EVTOUCHENKO


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      EVGUENI EVTOUCHENKO
      PHOTO VLADIMIR ASTAPKOVITCH
      Le poète russe Evgueni Evtouchenko, figure emblématique de l’époque du dégel en Union soviétique, est décédé à 84 ans aux Etats-Unis, a indiqué, samedi 1er avril, son épouse Maria Novikova à l’agence de presse publique russe RIA Novosti. 
      PABLO NERUDA ET
      EVGUENI EVTOUCHENKO
      AU CHILI
      Né le 18 juillet 1933 à Irkoutsk, en Sibérie, Evtouchenko a publié ses premiers poèmes à 20 ans. Rapidement, il a connu une grande popularité en URSS, où sa liberté de ton et son non-conformisme tranchaient avec les normes jusqu’alors admises dans la littérature de l’époque stalinienne.

      Il a été un symbole du non-conformisme pendant le court dégel qui a suivi la mort de Staline, sous Nikita Khrouchtchev au début des années 1960. Il devint ensuite un soutien loyal et un privilégié du régime jusqu’à la chute de l’URSS. 

      LE POÈTE EVGUÉNI EVTOUCHENKO LORS D’UNE
      LECTURE À MOSCOU, LE 19 JUILLET 2016.
      PHOTO VLADIMIR VYATKIN
      Après son hospitalisation en début de semaine, Evtouchenko avait demandé à être enterré à Peredelkino, près de Moscou, « non loin du tombeau de Boris Pasternak », a affirmé à TASS le producteur Sergueï Vinnikov, qui était chargé des préparatifs pour un festival poétique prévu cet été en Russie à l’occasion des 85 ans du poète.



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