Discours de S. Exc. M. Neruda Ambassadeur et Représentant Permanent du Chile auprès de l’UNESCO - 19 octobre 1972
Nombre d'entre nous auraient peut-être eu plaisir à présider cette grande assemblée de l'Unesco. C'est à l'honorable délégué du Japon, M. Toru Haguiwara, que cet honneur est échu. Je tiens à exprimer la satisfaction que j'en ressens et à dire avec quelle joie la délégation chilienne a accueilli cette désignation. Le Chili voit dans le Japon, qui appartient, comme lui, à la zone du Pacifique, un grand pays dont la haute civilisation – héritée du passé – se trouve aujourd'hui représentée ici par le Président de la Conférence générale. C'est parce que nous apprécions la volonté de paix de votre grand pays et le dynamisme de son développement moderne que nous sommes heureux, Monsieur le Président, que la Conférence générale vous ait choisi pour diriger ses travaux parmi toutes les éminentes personnalités qui représentent ici tant de pays. Qu'il me soit également permis de rendre hommage à notre Directeur général, M. Maheu, auquel incombe, nous le reconnaissons tous, la tâche presque irréalisable de soutenir l'immense édifice qu'est l'Unesco.
En regardant un jour un défilé populaire dans le nord du Chili, je fus surpris de voir que les jeunes gens récemment appelés sous les drapeaux étaient de très petite taille. Il me semblait qu'autrefois les soldats étaient plus grands.
Je me trompe peut-être, dis-je au colonel. Vous avez raison, me répondit-il. Ils sont de plus en plus petits. En une trentaine d'années, la taille des hommes du contingent a baissé de deux pouces environ. Si cela continue, nous aurons bientôt une armée de nains.
Le Chili est un pays où l'enseignement a toujours eu un niveau élevé. Les gens y sont instruits. De grands humanistes y ont passé une bonne partie de leur vie: Andrès Bello, Hostos; Sarmiento, Rubén Dario, Alberdi..., sans parler des nationaux: Valentín Letelier, Gabriela Mistral. Nous sommes une république constellée d'étoiles.
Mais cela ne nous a pas empêchés de connaître la servitude, un régime proche du servage (l’"inquilinaje") et les méfaits de la sous-alimentation.
Les enfants ne buvaient pas de lait. Les paysans et les ouvriers n'absorbaient de protéines que les jours de fête. Tout cela ressemblait à un suicide général. Mais, au fond, il s'agissait d'un génocide insidieux qui, avec son abominable persistance, a fini par priver de sa taille normale une nation tout entière.
Aussi notre oligarchie se moqua-t-elle bien du Dr Allende quand celui-ci, avant de devenir Président du Chili, offrit de distribuer gratuitement un demi-litre de lait par jour à tous les enfants chiliens. La promesse a pourtant été tenue. Aujourd'hui, tous les enfants du Chili reçoivent gratuitement du gouvernement populaire un demi-litre de lait par jour.
Il n'est donc pas étonnant que, sur les 445.000 élèves entrés en 1965 dans les établissements d'enseignement élémentaire, il n'en soit plus resté en 1969 que 231.000. Les autres avaient abandonné leurs études. Les statistiques montraient que 900.000 Chiliens de plus de quinze ans n'avaient jamais fréquenté l'école, ce qui revient à dire qu'il y avait 14 % d'analphabètes. Après le triomphe populaire, l'enseignement de base toucha plus de deux millions d'enfants et, en 1972, il en touche plus de 3.500.000. L'enseignement secondaire classique a d'abord touché 300.000 adolescents et le taux d'expansion est supérieur à 13 %. Pour l'enseignement technique et professionnel, le taux d'expansion a été de 19 % en 1972, et le nombre des inscriptions à l'université a augmenté de plus de 30 %.
Je n'éprouve aucun plaisir particulier à citer ces chiffres, qui, pourtant, nous font honneur, car je n'ai pas le goût des chiffres. Je suis beaucoup plus impressionné par le bidon quotidien de lait, par cette révolution du lait qui a présidé à l'essor des écoles, à l'essor du livre, au développement physique et intellectuel des enfants du Chili.
Je suis convaincu que la lutte à mener en faveur de l'éducation et des objectifs de l’Unesco va de pair avec l'action qui doit tendre à l'élimination du colonialisme héréditaire et du néo-colonialisme de date récente. Le colonialisme existe aujourd'hui encore, qu'il s'agisse d'un colonialisme externe ou de ce colonialisme interne de certaines classes sociales dont les membres s'autorisent de droits héréditaires pour opprimer leurs compatriotes.
Une chose m'a particulièrement frappé quand j'ai lu les instructions des dignitaires nazis en Pologne : ceux-ci se proposaient d'exterminer entièrement la classe des intellectuels pour ne laisser subsister que quelques milliers de Polonais qui travailleraient la terre. Ils voulaient réduire la Pologne à une population de serfs, et l'éducation devint alors l'un des aspects de la lutte clandestine. La nation polonaise tenait à survivre. La même situation s'est présentée dans beaucoup de pays d'Amérique latine, où les seigneurs locaux ne voulaient employer que des "inquilinos" pour l'exploitation de leurs terres ou de leurs mines. Il s'ensuit que le mouvement en faveur de l'éducation en Amérique latine doit être considéré comme un phénomène révolutionnaire, lié à la survie du peuple, à l'âme nationale menacée par ses anciens ennemis.
Le meilleur de ce que l'Unesco a fait ou entend faire risque de disparaître dans les flammes de ce napalm que des gens sans foi ni loi déversent en tel ou tel point du monde sur des populations sans défense.
Ces jours-ci une grande société minière monopoliste, agissant au mépris de la souveraineté du Chili, a réussi, en France, à faire mettre l'embargo sur un lot de cuivre chilien. L'Unesco n'a rien à voir làdedans, me dira-t-on. Eh bien, si! Elle a, en fait, beaucoup à y voir ; car, si ces forces ténébreuses parvenaient à s'emparer du cuivre chilien, les petits Chiliens n'auraient plus ni pain, ni lait, ni livres de lecture, ni écoles. Telle est la dure réalité.
Partout nous voyons apparaître, quand nous parlons de nos idéaux, le spectre de la famine, de la sous-alimentation ou de la guerre.
Cependant, en cette époque désespérément cruelle et belliqueuse, nous avons foncièrement foi dans une institution comme l'Unesco, qui persiste dans ses nobles desseins malgré les déceptions et les incertitudes. Ce combat pour que survive ce qu'il y a de meilleur dans le monde est tout simplement nécessaire ; il répond à un véritable impératif biologique. Je suis loin d'être un individualiste : je crois que l'homme n'est libre que dans la mesure où il est collectiviste. Née d'une entente internationale et chargée, en vertu de son mandat international, d'appliquer de grands principes de construction et de reconstruction, notre Unesco a peut-être beaucoup de points faibles, mais ses efforts et ses réalisations témoignent de la portée géographique et morale de son action.
Messieurs les délégués, il y a bien des années, on me demanda de venir à une réunion d'un syndicat, à Santiago du Chili. Je fis savoir que j'avais l'intention de m'y rendre, mais j'oubliai bientôt de quelle invitation il s'agissait et même quels étaient ceux qui m'avaient invité.
Je me dirigeai vers le lieu du rendez-vous sans avoir la moindre idée de ceux qui m'attendaient. J'entrai dans une sorte de catacombe, passant à travers des restes de légumes et de poissons; je me rendis compte plus tard qu'il s'agissait d'une association de manutentionnaires d'un marché. Grande fut ma surprise en voyant un auditoire aussi primitif.
Ils n'étaient pas plus d'une quarantaine. Tous étaient nu-pieds. Ils croisaient leurs bras puissants sur les sacs qui leur servaient de vêtements.
En voyant ainsi ceux qui m'attendaient, je me sentis intimidé.
Au moment où j'étais sorti de chez moi, j'avais pris au hasard un de mes livres.
La seule chose que je pouvais faire était de leur lire mes vers en leur expliquant un peu ce que j'avais voulu exprimer. Mon livre s'intitulait "España en el corazón"; c'était un ouvrage difficile dans lequel la méditation côtoyait la poésie.
Je suis incapable de réciter de mémoire aucun de mes vers, et je n'avais pas sur moi d'autre livre que celui-là. Faisant contre mauvaise fortune bon coeur, je me mis à le lire, et comme aucun écho, aucun applaudissement ne se faisaient entendre pour m'orienter, je me plongeai de plus en plus dans la lecture de mon propre ouvrage, essayant d'atteindre ces âmes qui me paraissaient si éloignées de moi. Mais vint le moment où mon livre prenait fin. L'ayant refermé, je regardai devant moi. Avec leurs visages de pierre et leurs tabliers de grosse toile, mes auditeurs étaient aussi silencieux et aussi immobiles qu'auparavant.
Puis, au fond de la salle, l'un de ces hommes se leva: "Camarade poète, me dit-il, je tiens à vous déclarer – et sa voix se cassait – que personne ne nous avait jamais dit pareilles choses, que nous ne les savions pas, que nous n'avions jamais éprouvé pareille émotion."
L'homme ne put poursuivre, car sa voix s'étrangla dans un grand sanglot. Je jetai un regard sur la salle : mon rude auditoire n'avait pas bougé, mais tous avaient des larmes dans les yeux.
Je pense que nos projets, le rayonnement de notre Conférence et de notre Organisation doivent s'étendre à tous les recoins de l'oubli.
La parole doit traverser toutes les frontières obscures. Et quand, dans une partie quelconque du monde, une larme du peuple aura rendu hommage à notre action, alors nous aurons atteint notre but et accompli notre destin commun de représentants de la culture universelle.
© UNESCO, Paris, 1972. Actes de la Conférence générale, Dix-septième session, 17 C/VR 5, pp. 99-103.
Nombre d'entre nous auraient peut-être eu plaisir à présider cette grande assemblée de l'Unesco. C'est à l'honorable délégué du Japon, M. Toru Haguiwara, que cet honneur est échu. Je tiens à exprimer la satisfaction que j'en ressens et à dire avec quelle joie la délégation chilienne a accueilli cette désignation. Le Chili voit dans le Japon, qui appartient, comme lui, à la zone du Pacifique, un grand pays dont la haute civilisation – héritée du passé – se trouve aujourd'hui représentée ici par le Président de la Conférence générale. C'est parce que nous apprécions la volonté de paix de votre grand pays et le dynamisme de son développement moderne que nous sommes heureux, Monsieur le Président, que la Conférence générale vous ait choisi pour diriger ses travaux parmi toutes les éminentes personnalités qui représentent ici tant de pays. Qu'il me soit également permis de rendre hommage à notre Directeur général, M. Maheu, auquel incombe, nous le reconnaissons tous, la tâche presque irréalisable de soutenir l'immense édifice qu'est l'Unesco.
En regardant un jour un défilé populaire dans le nord du Chili, je fus surpris de voir que les jeunes gens récemment appelés sous les drapeaux étaient de très petite taille. Il me semblait qu'autrefois les soldats étaient plus grands.
Je me trompe peut-être, dis-je au colonel. Vous avez raison, me répondit-il. Ils sont de plus en plus petits. En une trentaine d'années, la taille des hommes du contingent a baissé de deux pouces environ. Si cela continue, nous aurons bientôt une armée de nains.
Le Chili est un pays où l'enseignement a toujours eu un niveau élevé. Les gens y sont instruits. De grands humanistes y ont passé une bonne partie de leur vie: Andrès Bello, Hostos; Sarmiento, Rubén Dario, Alberdi..., sans parler des nationaux: Valentín Letelier, Gabriela Mistral. Nous sommes une république constellée d'étoiles.
Mais cela ne nous a pas empêchés de connaître la servitude, un régime proche du servage (l’"inquilinaje") et les méfaits de la sous-alimentation.
Les enfants ne buvaient pas de lait. Les paysans et les ouvriers n'absorbaient de protéines que les jours de fête. Tout cela ressemblait à un suicide général. Mais, au fond, il s'agissait d'un génocide insidieux qui, avec son abominable persistance, a fini par priver de sa taille normale une nation tout entière.
Aussi notre oligarchie se moqua-t-elle bien du Dr Allende quand celui-ci, avant de devenir Président du Chili, offrit de distribuer gratuitement un demi-litre de lait par jour à tous les enfants chiliens. La promesse a pourtant été tenue. Aujourd'hui, tous les enfants du Chili reçoivent gratuitement du gouvernement populaire un demi-litre de lait par jour.
Il n'est donc pas étonnant que, sur les 445.000 élèves entrés en 1965 dans les établissements d'enseignement élémentaire, il n'en soit plus resté en 1969 que 231.000. Les autres avaient abandonné leurs études. Les statistiques montraient que 900.000 Chiliens de plus de quinze ans n'avaient jamais fréquenté l'école, ce qui revient à dire qu'il y avait 14 % d'analphabètes. Après le triomphe populaire, l'enseignement de base toucha plus de deux millions d'enfants et, en 1972, il en touche plus de 3.500.000. L'enseignement secondaire classique a d'abord touché 300.000 adolescents et le taux d'expansion est supérieur à 13 %. Pour l'enseignement technique et professionnel, le taux d'expansion a été de 19 % en 1972, et le nombre des inscriptions à l'université a augmenté de plus de 30 %.
Je n'éprouve aucun plaisir particulier à citer ces chiffres, qui, pourtant, nous font honneur, car je n'ai pas le goût des chiffres. Je suis beaucoup plus impressionné par le bidon quotidien de lait, par cette révolution du lait qui a présidé à l'essor des écoles, à l'essor du livre, au développement physique et intellectuel des enfants du Chili.
Je suis convaincu que la lutte à mener en faveur de l'éducation et des objectifs de l’Unesco va de pair avec l'action qui doit tendre à l'élimination du colonialisme héréditaire et du néo-colonialisme de date récente. Le colonialisme existe aujourd'hui encore, qu'il s'agisse d'un colonialisme externe ou de ce colonialisme interne de certaines classes sociales dont les membres s'autorisent de droits héréditaires pour opprimer leurs compatriotes.
Une chose m'a particulièrement frappé quand j'ai lu les instructions des dignitaires nazis en Pologne : ceux-ci se proposaient d'exterminer entièrement la classe des intellectuels pour ne laisser subsister que quelques milliers de Polonais qui travailleraient la terre. Ils voulaient réduire la Pologne à une population de serfs, et l'éducation devint alors l'un des aspects de la lutte clandestine. La nation polonaise tenait à survivre. La même situation s'est présentée dans beaucoup de pays d'Amérique latine, où les seigneurs locaux ne voulaient employer que des "inquilinos" pour l'exploitation de leurs terres ou de leurs mines. Il s'ensuit que le mouvement en faveur de l'éducation en Amérique latine doit être considéré comme un phénomène révolutionnaire, lié à la survie du peuple, à l'âme nationale menacée par ses anciens ennemis.
Le meilleur de ce que l'Unesco a fait ou entend faire risque de disparaître dans les flammes de ce napalm que des gens sans foi ni loi déversent en tel ou tel point du monde sur des populations sans défense.
Ces jours-ci une grande société minière monopoliste, agissant au mépris de la souveraineté du Chili, a réussi, en France, à faire mettre l'embargo sur un lot de cuivre chilien. L'Unesco n'a rien à voir làdedans, me dira-t-on. Eh bien, si! Elle a, en fait, beaucoup à y voir ; car, si ces forces ténébreuses parvenaient à s'emparer du cuivre chilien, les petits Chiliens n'auraient plus ni pain, ni lait, ni livres de lecture, ni écoles. Telle est la dure réalité.
Partout nous voyons apparaître, quand nous parlons de nos idéaux, le spectre de la famine, de la sous-alimentation ou de la guerre.
Cependant, en cette époque désespérément cruelle et belliqueuse, nous avons foncièrement foi dans une institution comme l'Unesco, qui persiste dans ses nobles desseins malgré les déceptions et les incertitudes. Ce combat pour que survive ce qu'il y a de meilleur dans le monde est tout simplement nécessaire ; il répond à un véritable impératif biologique. Je suis loin d'être un individualiste : je crois que l'homme n'est libre que dans la mesure où il est collectiviste. Née d'une entente internationale et chargée, en vertu de son mandat international, d'appliquer de grands principes de construction et de reconstruction, notre Unesco a peut-être beaucoup de points faibles, mais ses efforts et ses réalisations témoignent de la portée géographique et morale de son action.
Messieurs les délégués, il y a bien des années, on me demanda de venir à une réunion d'un syndicat, à Santiago du Chili. Je fis savoir que j'avais l'intention de m'y rendre, mais j'oubliai bientôt de quelle invitation il s'agissait et même quels étaient ceux qui m'avaient invité.
Je me dirigeai vers le lieu du rendez-vous sans avoir la moindre idée de ceux qui m'attendaient. J'entrai dans une sorte de catacombe, passant à travers des restes de légumes et de poissons; je me rendis compte plus tard qu'il s'agissait d'une association de manutentionnaires d'un marché. Grande fut ma surprise en voyant un auditoire aussi primitif.
Ils n'étaient pas plus d'une quarantaine. Tous étaient nu-pieds. Ils croisaient leurs bras puissants sur les sacs qui leur servaient de vêtements.
En voyant ainsi ceux qui m'attendaient, je me sentis intimidé.
Au moment où j'étais sorti de chez moi, j'avais pris au hasard un de mes livres.
La seule chose que je pouvais faire était de leur lire mes vers en leur expliquant un peu ce que j'avais voulu exprimer. Mon livre s'intitulait "España en el corazón"; c'était un ouvrage difficile dans lequel la méditation côtoyait la poésie.
Je suis incapable de réciter de mémoire aucun de mes vers, et je n'avais pas sur moi d'autre livre que celui-là. Faisant contre mauvaise fortune bon coeur, je me mis à le lire, et comme aucun écho, aucun applaudissement ne se faisaient entendre pour m'orienter, je me plongeai de plus en plus dans la lecture de mon propre ouvrage, essayant d'atteindre ces âmes qui me paraissaient si éloignées de moi. Mais vint le moment où mon livre prenait fin. L'ayant refermé, je regardai devant moi. Avec leurs visages de pierre et leurs tabliers de grosse toile, mes auditeurs étaient aussi silencieux et aussi immobiles qu'auparavant.
Puis, au fond de la salle, l'un de ces hommes se leva: "Camarade poète, me dit-il, je tiens à vous déclarer – et sa voix se cassait – que personne ne nous avait jamais dit pareilles choses, que nous ne les savions pas, que nous n'avions jamais éprouvé pareille émotion."
L'homme ne put poursuivre, car sa voix s'étrangla dans un grand sanglot. Je jetai un regard sur la salle : mon rude auditoire n'avait pas bougé, mais tous avaient des larmes dans les yeux.
Je pense que nos projets, le rayonnement de notre Conférence et de notre Organisation doivent s'étendre à tous les recoins de l'oubli.
La parole doit traverser toutes les frontières obscures. Et quand, dans une partie quelconque du monde, une larme du peuple aura rendu hommage à notre action, alors nous aurons atteint notre but et accompli notre destin commun de représentants de la culture universelle.
© UNESCO, Paris, 1972. Actes de la Conférence générale, Dix-septième session, 17 C/VR 5, pp. 99-103.
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