vendredi 13 avril 2012

UN JUGE CHILIEN DEMANDE LE RAPPORT DE L'HOSPITALISATION DE PABLO NERUDA À PARIS

[ Cliquez sur l'image pour l'agrandir ]

LE POÈTE CHILIEN ET AMBASSADEUR EN FRANCE PABLO NERUDA À PARIS LE 21 OCTOBRE 1971.  PHOTO RDA/GETTY IMAGES

 « Le rapport des services médico-légaux est terminé et ses conclusions indiquent que pour donner une réponse définitive sur la nécessité d'une exhumation, il faut être en possession des informations concernant l'hospitalisation en France de Don Pablo Neruda », a déclaré le juge à Radio Cooperativa.

 « Apparemment, il aurait subi une intervention chirurgicale à Paris et nous essayons de voir si nous pouvons avoir les détails médicaux de cette hospitalisation », a précisé le juge.

Neruda, ambassadeur du Chili en France entre 1970 et 1973, est, selon la version officielle, mort d'une aggravation d'un cancer de la prostate le 23 septembre, 12 jours après le putsch contre son ami le président socialiste Salvador Allende.

Mais de récents témoignages ont remis en cause cette version et évoqué un assassinat commandité par la dictature d'Augusto Pinochet, pour éviter que Neruda, membre du Parti communiste, ne devienne, de l'exil où il s'apprêtait à partir, un opposant de prestige.

Le Parti communiste du Chili a le premier saisi la justice pour qu'elle fasse exhumer le corps du poète, afin d'éclaircir les circonstances de sa mort, dont les communistes sont de plus en plus convaincus qu'il s'agit d'un meurtre.

L'avocat du PCC Eduardo Contreras a déposé une requête pour obtenir l'exhumation des restes de Pablo Neruda affirmant que  « l'enquête a déjà permis d'établir que Neruda n'est pas mort d'un cancer de la prostate comme le dit le certificat de décès, mais d'un arrêt cardiaque ».

Un témoin clef, l'ancien secrétaire de Neruda, Manuel Araya affirme que son patron, hospitalisé, a reçu une mystérieuse injection dans les heures ayant précédé sa mort.

La justice a récemment revisité les circonstances de morts survenues sous la dictature: elle a exhumé la dépouille d'Allende en mai, pour déterminer s'il s'était suicidé ou avait été assassiné au cours du coup d'Etat du 11 septembre 1973. Une expertise médicale a conclu au suicide.

Une autre enquête vise à examiner les circonstances de la mort d'un autre opposant, l'ancien président (1964-70) Eduardo Frei Montalva, qui s'est éteint en 1982 après une opération bénigne.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire