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PABLO NERUDA PENDANT SON TRAVAIL D'ÉCRITURE À ISLA NEGRA AU CHILI 1969. PHOTO SARA FACIO
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24
Amour, amour, à la tour du ciel les nuages
montèrent telles de triomphantes lavandières,
et tout brûla en bleu d'azur, tout fut étoile:
la mer, la nef, le jour s'exilèrent ensemble.
Viens voir les cerisiers dans leur eau constellée
viens voir la ronde clef de l'univers rapide,
viens toucher le feu de l'azur instantané,
viens avant que ses pétales soient consumés.
Il n'est ici que lumière, quantités, grappes,
il n'est qu'espace ouvert par les vertus du vent
jusqu'à livrer les derniers secrets de l'écume.
Et parmi tant de bleus célestes, submergés,
nos yeux se sont perdus, ils devinent à peine
les puissances de l'air et les clefs de la mer.
Pablo Neruda, « SONNET 24 » ( Soneto XXIV ) dans « La Centaine d'amour » [1995], page 27. Traduction de l'espagnol par André Bonhomme et Jean Marcenac. Édition bilingue, 252 pages sous couv. ill., 108 x 178 mm. Collection Poésie/Gallimard (No 291), Gallimard -poes. ISBN 2070328929.
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