vendredi 25 novembre 2016

MORT DU POÈTE ENGAGÉ MARCOS ANA


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MARCOS ANA DANS LA PRISON
DE PORLIER (MADRID) EN 1939 
Né Fernando Macarro Castillo en 1920, l'écrivain est «décédé jeudi à l'hôpital Gregorio Marañón, au côté de ses proches», a indiqué Mundo Obrero, publication du PCE, au sein duquel il milita jusqu'à la fin de sa vie. Il avait conçu son pseudonyme de Marcos Ana en réunissant les prénoms de ses deux parents, son père étant mort dans un bombardement pendant la Guerre civile.

COUVERTURE DE «VALE LA PENA LUCHAR»
 (CELA VAUT LA PEINE DE LUTTERR)
«Accusé de trois assassinats pour lesquels d'autres détenus avaient déjà été fusillés», il était entré en prison à 19 ans et n'en était sorti qu'à 42 ans, a rappelé le quotidien El País. Le quotidien espagnol le présente comme «le prisonnier politique ayant passé le plus de temps dans les geôles franquistes».

Affilié très jeune au Parti communiste, il s'était enrôlé dans le camp républicain pendant la guerre civile. Après la victoire du camp nationaliste, il avait été arrêté à Madrid. Condamné à mort par deux fois, sa peine avait été commuée en réclusion. Le jeune détenu avait alors commencé à écrire des livres de poésie tel que «España a tres voces» (L'Espagne à trois voix), qui allaient lui valoir les éloges de Pablo Neruda ou de Rafael Alberti.

Exilé à Paris

RAFAEL ALBERTI ET MARCOS ANA DANS LE «PORT DE SANTA MARÍA» 
 VILLE D'ESPAGNE, DANS LA PROVINCE DE CADIX   
Quand il avait été libéré en 1961, Marcos Ana s'était exilé en Paris où il avait dirigé le Centre d'information et de solidarité «avec Pablo Picasso comme président d'honneur», a rappelé Mundo Obrero. Après la mort de Franco en 1975, il avait pu rentrer en Espagne, où il avait continué à écrire et à militer pour la libération de prisonniers politiques, notamment ceux détenus au Chili sous la dictature de Pinochet.

Réagissant à son décès, le dirigeant du parti antiaustérité Podemos, Pablo Iglesias l'a salué sur Twitter comme «un héros du peuple», ajoutant «tu fais la fierté de tes camarades et la nôtre».

En 2007, Marcos Ana avait publié des mémoires intitulées Dites-moi à quoi ressemble un arbre!, puis en 2013, un livre dédié à la jeunesse confrontée à la crise économique, Vale la pena luchar (Cela vaut la peine de lutter).

Très en forme à 95 ans, il avait donné en 2015 une interview vidéo au journal en ligne eldiario.es, dans laquelle il rappelait n'avoir jamais été un «partisan de la vengeance»!

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