mardi 27 novembre 2007

Madrid 1936


Madrid seule et solennelle, Juillet t’avait surprise avec ton allégresse


de ruche pauvre: claire était ta rue,


clair était ton rêve.



Un hoquet noir


des généraux, une vague


de soutanes rageuses


rompit entre tes genoux


ses eaux fangeuses et ses fleuves de crachat.




Les yeux encore tout meurtris de sommeil,


avec escopette et des pierres, Madrid, récemment blessée,


tu te défendis. Tu courais


dans les rues


sillonnant de ton sang sacré,


rassemblant et appelant d’une voix d’océan,


avec le visage changé à jamais


par la lueur du sang, comme une vengeresse


montagne, comme une sifflante


étoile de couteaux.




Quand dans les ténébreuses casernes, quand dans les sacristies


de la trahison entra ton épée flamboyante,


il n’y eut qu’un long silence d'aurore, il n’y eut


que tes pas des drapeaux,


et une honorable goutte de sang dans ton sourire.





1 commentaire:

  1. Je ne comprend pas ce poème, quelqu'un aurait la gentilesse de me l'expliquer ?

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