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Pablo Neruda ET Matilde Urrutia à isla negra.
photo Sara Facio. |
Selon une source judiciaire, le juge Mario Carroza a "accepté la requête" déposée mardi par le dirigeant du parti communiste chilien Guillermo Teillier qui avait évoqué le devoir moral d'enquêter sur la mort de Neruda.
Début mai, l'ancien secrétaire et chauffeur du poète, Manuel Araya, a affirmé que son patron avait été assassiné pour éviter qu'il ne devienne, depuis l'exil, un opposant de renom à la dictature qui a duré jusqu'en 1990.
Selon M. Araya, Pablo Neruda lui avait confié avoir été alarmé par une mystérieuse piqûre administrée en pleine nuit par un médecin de la clinique où il était hospitalisé.
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Un autre témoignage, celui de l'ancien ambassadeur du Mexique au Chili, Gonzalo Martinez, qui avait rendu visite à Neruda les jours précédant sa mort, a accentué le doute.
Dans un entretien à l'AFP, M. Martinez a confié n'avoir "pas vu une grande différence" entre l'état du poète au cours de ses premiers contacts avec lui et celui de leurs rencontres juste avant sa mort.
Selon ce diplomate, Pablo Neruda, loin d'un état clinique désespéré, "avait pu discuter tranquillement, se déplacer dans sa chambre, échanger des opinions politiques, évoquer les choses qu'il entendait emmener au Mexique", pour lequel il venait d'obtenir un laissez-passer.
Le juge Carroza devrait entendre le témoignage de M. Araya et requérir le certificat de décès de Neruda, selon la presse chilienne.
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Le président Salvador Allende et le poète Pablo Neruda
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Ce magistrat est déjà chargé de l'enquête rouverte sur la mort d'Allende lors du coup d'Etat du 11 septembre 1973 qui avait porté le général Augusto Pinochet au pouvoir.
La dépouille d'Allende a été exhumée il y a dix jours pour savoir s'il a été assassiné, ou s'il s'est suicidé - une thèse soutenue par les proches du président qui avait juré de mourir les armes à la main.
L'autopsie devrait être terminée dans environ trois mois.
La justice chilienne enquête sur deux autres morts suspectes d'opposants de premier plan au général Pinochet.
Elle cherche à savoir si l'ancien président Eduardo Frei Montalva (1964-1970), décédé peu après une opération bénigne en 1982, n'a pas été empoisonné par des agents du régime militaire.
Deux expertises médico-légales ont par ailleurs établi le mois dernier que José Toha, ministre de l'Intérieur puis de la Défense d'Allende, pourrait avoir été assassiné en 1974 et non s'être suicidé comme l'avait affirmé la dictature à l'époque.
En janvier, la justice a rouvert 725 dossiers de crimes contre l'humanité commis sous la dictature qui a fait plus de 3.100 morts ou disparus.
Un peu plus de 700 anciens agents militaires, policiers ou civils de la dictature ont été condamnés ou sont poursuivis pour de tels crimes, mais moins de 70 sont en détention, à la faveur de remises de peine ou d'assouplissements de régime.
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