jeudi 11 juillet 2013

DES OS DE PABLO NERUDA PARTENT EN ESPAGNE POUR DES ANALYSES

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PABLO NERUDA CHEZ LUI À ISLA NEGRA EN 1957. PHOTO SERGIO LARRAIN 


Or, selon les scientifiques américains, les premiers résultats semblent plutôt favorables à la thèse du cancer, mais il faudra des examens complémentaires plus poussés pour écarter définitivement l'idée d'un empoisonnement. 

Rodolfo Reyes, neveu du poète, estime que toutes les conclusions seront bonnes à prendre pour parvenir à la vérité sur la mort de Neruda. La présence de métastases, alors que Neruda souffrait officiellement d'un cancer de la prostate, découverte dans les os, ne fait toutefois que valider... le cancer du poète. Et ne permet pas d'en conclure que c'est ce cancer qui l'a tué. 

Début juin, deux mois après que le corps a été exhumé, le juge avait ordonné l'établissement d'un portrait et la recherche d'un probable suspect. Selon la police, l'homme visé par la procédure est soupçonné d'avoir empoisonné Neruda, et par là, causé sa mort à retardement. 

En effet, le docteur Sergio Draper, qui avait vigoureusement défendu la thèse de la mort par cancer était revenu sur ses déclarations. D'autant qu'à ses côtés, un certain docteur Price était présent. Problème, les archives de l'établissement hospitalier ne mentionnent nulle part ce nom et Draper n'a jamais revu l'homme exercer sur les lieux. Relais de ces aveux, l'avocat de la défense Eduardo Contreras a estimé que de nouvelles évidences prouvaient que le poète avait été probablement assassiné par des agents de l'homme fort du tout jeune régime militaire.

Plus troublant encore, la description physique du docteur Price rappelle Michael Townley, reconnu agent-double de la CIA et officiant pour la junte militaire. L'homme avait bénéficié d'un programme de protection rapprochée après avoir avoué le meurtre d'opposants à Pinochet à Washington et Buenos Aires. Mais pour Contreras il ne faut pas perdre de vue que derrière l'exécution, il s'agit de trouver l'homme qui a ordonné la mise à mort.

Patricio Bustos Streeter, directeur du service médico-légal du Chili qui dirige les opérations expliquait, début juin : « La présence de métastases osseuses du cancer de la prostate confirmerait un état avancé de la maladie. De l'autre côté, des traces de toxines peuvent être trouvées dans la partie spongieuse de l'os qui contient la moelle osseuse », a-t-il indiqué. 

Une difficulté que le médecin tempèrait. L'absence de documentation sur les traitements pris par Neruda complique la distinction entre poison et protocole médicamenteux. Mais le médecin rassure en rappelant que « plusieurs techniques de camouflage d'empoisonnement dans le corps n'existaient pas il y a quarante ans ».

Bien évidemment, l'idée que Pinochet ait orchestré cet assassinat est sur toutes les bouches. « Neruda a reçu une injection le 23 septembre. S'ils ne lui avaient pas administré, Neruda ne serait pas mort », a toujours assuré Manuel Araya, chauffeur de Neruda.

Et de poursuivre : « Il devait se rendre le 24 à Mexico, et le 23, il a reçu cette injection, dont il est mot six heures plus tard. Par ailleurs, il y a cette troublante coïncidence qu'ils m'aient envoyé à la recherche d'un médicament, une course qui m'a tenu éloigné de Neruda, laissé seul. C'est une preuve suffisante démontrant que Neruda a été assassiné.  »

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