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LE POÈTE CHILIEN PABLO NERUDA EN 1965 À LONDRES. PHOTO NEIL LIBBERT |
Par Guillaume Narduzzi avec l'AFPLe prix Nobel de littérature est décédé mystérieusement dans une clinique en 1973. Des experts se réuniront en octobre au Chili pour déterminer si le poète a bien été empoisonné ou non.
PABLO NERUDA ET MATILDE URRUTIA. PHOTO ARCHIVE FUNDACIÓN NERUDA |
Ces spécialistes du Canada, du Danemark, des États-Unis, d'Espagne et du Chili se retrouveront mi-octobre dans la capitale chilienne pour étudier les derniers examens réalisés, et rédiger un rapport qu'ils remettront au juge Mario Carroza, chargé du dossier, afin de peut-être clore la procédure initiée il y a quatre ans.
Les restes du poète et prix Nobel de littérature, décédé dans une clinique de Santiago en 1973, quelques jours après le coup d'État contre le président socialiste Salvador Allende dont il était proche, ont été l'objet ces dernières années de nombreuses expertises. Exhumés en 2013, ils ont finalement été remis en terre en avril 2016 sans que le mystère soit totalement levé.
La thèse de l'assassinat de plus en plus crédible
En mai 2014, une équipe de chercheurs espagnols avait révélé la présence massive de bactéries, des staphylocoques dorés, qui auraient pu être inoculées par des agents de la dictature. Quatre laboratoires, aux États-Unis, en Espagne, en Norvège et au Danemark, ont été chargés d'analyser l'ADN de ces bactéries. D'après le certificat de décès rédigé par la junte militaire alors au pouvoir, le poète était mort à 69 ans d'un cancer de la prostate.
«Neruda a été assassiné.»
Manuel Araya, ancien chauffeur de Pablo Neruda
Mais en 2011, son chauffeur de l'époque et assistant personnel, Manuel Araya, a affirmé que sa mort était due à une mystérieuse injection faite la veille de son départ pour le Mexique, où il comptait s'exiler pour y mener l'opposition au général Pinochet. «Neruda a été assassiné», déclarait M. Araya à l'AFP en 2013.
Une enquête judiciaire a alors été ouverte, tandis que d'autres témoignages ont semé le doute en assurant que Pablo Neruda était en forme jusqu'à la fameuse injection. La mort en 1982, dans la même clinique, de l'ex-président Eduardo Frei (1964-1970), venu pour une opération de routine et qui pourrait avoir été empoisonné, a renforcé la thèse d'un assassinat du poète.
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