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Elle se déroule sur deux étages. Au rez-de-chaussée, on comprend que Pierre Seghers (1906-1987) a fait deux rencontres décisives dans sa vie: celle de Louis Jou et celle de la guerre, sous l'Occupation. Louis Jou, artiste touche-à-tout, lui fait découvrir dans les années 1930 les plaisirs de la littérature. La Seconde Guerre mondiale, quant à elle, révèle en lui un éditeur et un poète combattant.
«Un poète qui se fit éditeur» -et non l’inverse- comme il l’écrit dans «Pierre Seghers, par l’auteur» (1967).
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Pierre Seghers, photographié par Robert Doisneau Paru en 1974, le livre de Pierre Seghers «La Résistance et ses poètes» (tiré de La Résistance et ses poètes) |
Un homme qui a su faire de
la littérature une arme.
la littérature une arme.
Car Pierre Seghers, c’est la poésie militante, le poète militaire. Avec lui, les voix versifiées de la Résistance ont pu être publiées, parfois clandestinement, dès les premières heures de l’occupation nazie. En 1939, aux armées, il fonde la revue «PC». Parti Communiste? Non, «Poètes Casqués». De précieux numéros des années 40 sont exposés, sous verre, au musée du Montparnasse.
À leur droite se dresse une très belle pièce. C’est une huile sur toile de Fernand Léger. On y lit le célèbre poème de Paul Eluard -un des nombreux écrivains publiés par Seghers- devenu symbole de la Résistance, «Liberté, j’écris ton nom». Non loin, on trouve aussi le précieux manuscrit des «Amants Séparés» de Louis Aragon.
Au premier étage, les murs sont tapissés de petits carrés multicolores: les centaines de monographies publiées sous la collection «Poètes d’aujourd’hui». La suite de l’exposition est consacrée au travail d’éditeur et de parolier de Seghers. On peut y lire sa correspondance avec de grands noms de la littérature.
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Pierre Seghers |
«J’aimerais publier de toi un long poème», écrit-il à Jean Cocteau. L’auteur de «Mythologie» compose alors son «Chiffre sept». Dans une missive exposée parmi d'autres, l’écrivain fait part à l’éditeur de sa volonté d'y ajouter une préface.
Particulièrement émouvante, enfin, la lettre envoyée par Guy Béart à Colette Seghers, au lendemain de la mort de son époux:
«Mon Pierre,
Maintenant que tu vis pour toujours par les mots, par les pierres. Mon Pierre, au regard bleu-vert de vérité et de vie, notre Pierre bleu tombé du ciel. […] Je te dis à bientôt.»
A l’occasion du 27e anniversaire de sa collection «Poètes d’aujourd’hui», Pierre Seghers disait: «Cette collection, j’ai voulu qu’elle rende service, aux lecteurs et aux poètes. J’en suis un tout petit peu fier.» Il peut l'être, comme le montre très bien l'exposition du Musée du Montparnasse.
Fanny Espargillière
«Pierre Seghers. Poésie, la vie entière»
Du 7 juillet au 7 octobre 2011 au Musée du Montparnasse, 21, avenue du Maine 75015 Paris
Plus de détails sur le site du Musée du Montparnasse
1 commentaire:
Avant-nuit,
Je veins de parcorir ce magnifique blog qui a comme fil rouge le grand Pablo Neruda...
Je l'ai parcouru de billets en billets
Bravo ! les balades du net me font découvrir des bijoux...de mots..
Merci encore et peut-être au plaisir de se lire et relire sur nos blogs respectifs
Cordialement
Patrick
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