Citation de Pablo Neruda

lundi 18 octobre 2021

« L'ÉCRIVAIN DOIT REFUSER DE SE LAISSER TRANSFORMER EN INSTITUTION »

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Jean Paul Sartre sortant du domicile de Simone de Beauvoir,
est interviewé par un reporter après avoir refusé de recevoir
le prix Nobel de Littérature, le 23 Octobre 1964.

Après avoir confirmé qu'il refusait le prix Nobel de littérature, Jean-Paul Sartre a donné jeudi soir une interview à la presse suédoise dont nous reproduisons la traduction revue par l'écrivain lui-même.

Le Monde

Publié le 24 octobre 1964  

Temps de Lecture 6 min.

"Je regrette vivement que l'affaire ait pris une apparence de scandale : un prix est décerné et je le refuse. Cela tient seulement au fait que je n'ai pas été informé assez tôt de ce qui se préparait. Lorsque j'ai vu dans le Figaro littéraire du 15 octobre, sous la plume du correspondant suédois du journal, que le choix de l'Académie suédoise allait vers moi, mais qu'il n'avait pas encore été fixé, je me suis imaginé qu'en écrivant une lettre à l'Académie, que j'ai expédiée le lendemain, je pouvais mettre les choses au point et qu'on n'en parlerait plus.

" J'ignorais alors que le prix Nobel est décerné sans qu'on demande l'avis de l'intéressé, et je pensais qu'il était temps de l'empêcher. Mais je comprends que lorsque l'Académie suédoise a fait un choix elle ne puisse plus se dédire.

" Les raisons pour lesquelles je renonce au prix ne concernent ni l'Académie suédoise, ni le prix Nobel en lui-même, comme je l'ai expliqué dans ma lettre à l'Académie. J'y ai invoqué deux sortes de raisons : des raisons personnelles et des raisons objectives.

Ni Légion d'honneur ni Collège de France...

" Les raisons personnelles sont les suivantes : mon refus n'est pas un acte improvisé, j'ai toujours décliné les distinctions officielles. Lorsque, après la guerre, en 1945, on m'a proposé la Légion d'honneur, j'ai refusé, bien que j'aie eu des amis au gouvernement. De même, je n'ai jamais désiré entrer au Collège de France, comme me l'ont suggéré quelques-uns de mes amis.

" Cette attitude est fondée sur ma conception du travail de l'écrivain. Un écrivain qui prend des positions politiques, sociales ou littéraires ne doit agir qu'avec les moyens qui sont les siens, c'est-à-dire la parole écrite. Toutes les distinctions qu'il peut recevoir exposent ses lecteurs à une pression que je n'estime pas souhaitable. Ce n'est pas la même chose si je signe Jean-Paul Sartre ou si je signe Jean-Paul Sartre, prix Nobel.

" L'écrivain qui accepte une distinction de ce genre engage également l'association ou l'institution qui l'a honoré : mes sympathies pour le maquis vénézuélien n'engagent que moi, tandis que si le prix Nobel Jean-Paul Sartre prend parti pour la résistance au Venezuela, il entraîne avec lui tout le prix Nobel en tant qu'institution.

" L'écrivain doit donc refuser de se laisser transformer en institution, même si cela a lieu sous les formes les plus honorables, comme c'est le cas.

" Cette attitude est évidemment entièrement mienne et ne comporte aucune critique contre ceux qui ont déjà été couronnés. J'ai beaucoup d'estime et d'admiration pour plusieurs des lauréats que j'ai l'honneur de connaître.

" Mes raisons objectives sont les suivantes :

" Le seul combat actuellement possible sur le front de la culture est celui pour la coexistence pacifique des deux cultures, celle de l'Est et celle de l'Ouest. Je ne veux pas dire qu'il faut qu'on s'embrasse, je sais bien que la confrontation entre ces deux cultures doit nécessairement prendre la forme d'un conflit, mais elle doit avoir lieu entre les hommes et entre les cultures, sans intervention des institutions.

" Je ressens personnellement profondément la contradiction entre les deux cultures : je suis fait de ces contradictions. Mes sympathies vont indéniablement au socialisme et à ce qu'on appelle le bloc de l'Est, mais je suis né et j'ai été élevé dans une famille bourgeoise et une culture bourgeoise. Cela me permet de collaborer avec tous ceux qui veulent approcher les deux cultures. J'espère cependant, bien entendu, que " le meilleur gagne ". C'est-à-dire le socialisme.

...ni prix Lénine

" C'est pourquoi je ne peux accepter aucune distinction distribuée par les hautes instances culturelles, pas plus à l'Est qu'à l'Ouest, même si je comprends fort bien leur existence. Bien que toutes mes sympathies soient du côté socialiste, je serais donc incapable, tout aussi bien, d'accepter, par exemple, le prix Lénine, si quelqu'un voulait me le donner, ce qui n'est pas le cas.

" Je sais bien que le prix Nobel en lui-même n'est pas un prix littéraire du bloc de l'Ouest, mais il est ce qu'on en fait, et il peut arriver des événements dont ne décident pas les membres de l'Académie suédoise.

«  C'est pourquoi, dans la situation actuelle, le prix Nobel se présente objectivement comme une distinction réservée aux écrivains de l'Ouest ou aux rebelles de l'Est. On n'a pas couronné, par exemple, Neruda, qui est un des plus grands poètes sud-américains. On n'a jamais parlé sérieusement de Louis Aragon, qui le mérite pourtant bien. Il est regrettable qu'on ait donné le prix à Pasternak avant de le donner à Cholokhov, et que la seule œuvre soviétique couronnée soit une œuvre éditée à l'étranger et interdite dans son pays. »

" Pendant la guerre d'Algérie j'aurais accepté " 

" C'est pourquoi, dans la situation actuelle, le prix Nobel se présente objectivement comme une distinction réservée aux écrivains de l'Ouest ou aux rebelles de l'Est. On n'a pas couronné, par exemple, Neruda, qui est un des plus grands poètes sud-américains. On n'a jamais parlé sérieusement de Louis Aragon, qui le mérite pourtant bien. Il est regrettable qu'on ait donné le prix à Pasternak avant de le donner à Cholokhov, et que la seule œuvre soviétique couronnée soit une œuvre éditée à l'étranger et interdite dans son pays. On aurait pu établir un équilibre par un geste semblable dans l'autre sens. Pendant la guerre d'Algérie, alors que nous avions signé la " déclaration des 121 ", j'aurais accepté le prix avec reconnaissance, parce qu'il n'aurait pas honoré que moi, mais aussi la liberté pour laquelle nous luttions. Mais cela n'a pas eu lieu et ce n'est qu'après la fin des combats que l'on me décerne le prix.

" Dans la motivation de l'Académie suédoise, on parle de liberté : c'est un mot qui invite à de nombreuses interprétations A l'Ouest, on n'entend qu'une liberté générale : quant à moi, j'entends une liberté plus concrète qui consiste dans le droit d'avoir plus d'une paire de chaussures et de manger à sa faim. Il me paraît moins dangereux de décliner le prix que de l'accepter. Si je l'accepte, je me prête à ce que j'appellerai " une récupération objective ". J'ai lu dans l'article du Figaro littéraire qu'on " ne me " tiendrait pas rigueur d'un passé " politique controversé ". Je sais que cet article n'exprime pas l'opinion de l'Académie, mais il montre clairement dans quel sens on interpréterait mon acceptation dans certains milieux de droite. Je considère ce " passé politique " controversé " comme toujours valable, même si je suis tout prêt à reconnaître certaines erreurs passées au milieu de mes camarades.

" Je ne veux pas dire par là que le prix Nobel soit un prix " bourgeois ", mais voilà l'interprétation bourgeoise que donneraient inévitablement des milieux que je connais bien.

" Finalement, j'en reviens à la question de l'argent : c'est quelque chose de très lourd que l'Académie pose sur les épaules du lauréat en accompagnant l'hommage d'une somme énorme, et ce problème m'a tourmenté. Ou bien on accepte le prix et avec la somme reçue on peut appuyer des organisations ou des mouvements qu'on estime importants : pour ma part, j'ai pensé au comité Apartheid à Londres.

" Ou bien on décline le prix à cause des principes généraux, et on prive ce mouvement d'un appui dont il aurait eu besoin. Mais je crois que c'est un faux problème. Je renonce évidemment aux 250 000 couronnes parce que je ne veux pas être institutionnalisé ni à l'Est ni à l'Ouest. Mais on ne peut pas demander non plus que l'on renonce pour 250 000 couronnes à des principes qui ne sont pas uniquement les vôtres, mais que partagent tous vos camarades.

" C'est ce qui m'a rendu si pénibles à la fois l'attribution du prix et le refus que je suis obligé de donner.

" Je veux terminer cette déclaration par un message de sympathie au public suédois. " 

(Traduit du suédois.)

samedi 3 juillet 2021

HYMNE A LA LIBERTÉ RETROUVÉE AU JARDIN DES DEUX-RIVES AVEC LE CANTO GENERAL DE THEODORAKIS

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PHOTO DOSTENA LAVERGNE / DNA 

Dimanche 4 juillet à 17 h, le Chœur Philharmonique de Strasbourg (CPS) s’associe aux Percussions de Strasbourg pour interpréter le Canto General de Mikis Theodorakis, lors de la Symphonie des Arts au jardin des Deux Rives de Strasbourg.
 
Avec les solistes Manuela Rovira, mezzo-soprano, et Alvaro Vallès, baryton-solo, la représentation du Canto General de Theodorakis ce dimanche au jardin des Deux Rives fera date dans le programme musical de l’été 2021.

Le retour du Chœur Philharmonique de Strasbourg (CPS) sur scène sera célébré par une œuvre mythique, symbole de la liberté et de la fraternité universelle entre humains, mais aussi entre l’Homme et la Nature. Initialement prévu pour être joué lors de la présidence grecque du Comité des ministres du Conseil de l’Europe en juin 2020, le Canto Général aura attendu un an pour rejaillir de toute sa beauté au jardin des Deux Rives.

L’œuvre légendaire incarne l’amitié de chœur entre deux immenses artistes universels : le grand poète chilien Pablo Neruda et le compositeur grec Mikis Theodorakis, qui signe la musique d’après les poèmes de Neruda un an après la mort de son ami ; tandis que le Chili sombre dans la dictature de Pinochet et la Grèce sort à peine du régime fasciste des Colonels. Rappelons que la création musicale a eu lieu le 7 septembre 1974 avec la participation des Percussions de Strasbourg, à la Fête de l’Humanité. Le Canto General devint ainsi le cadeau que le compositeur grec en exil rapporta dans son pays pour saluer la liberté retrouvée, mais il reste aussi et à jamais inscrit dans l’histoire de Strasbourg.

« Je suis si heureuse d’être enfin arrivée à ce moment solennel après des mois de répétitions et de représentations sans public ! », s’exclame Catherine Bolzinger à la direction du CPS, juste avant le début de la répétition générale publique organisé au théâtre de Hautepierre fin juin.

Généreux et intense, l’hymne au peuple et à la Nature de Neruda et l’exubérance musicale de Theodorakis, qui associent écriture savante et traditions populaires, célèbre l’élan vital des humains qui traversent l’oppression pour retrouver enfin l’harmonie et la joie.

Avec les flûtes et les guitares des étudiants de la HEAR, Inga Kazantseva et Elizabeth Vinciguerra aux pianos, les voix des choristes du CPS et les percussions de Strasbourg forment une merveilleuse machine musicale sublimant les rythmes complexes de la composition.

Écriture savante et traditions populaires
« Pensons plutôt à toute la terre, frappons amoureusement sur la table. Je ne veux pas revoir le sang imbiber le pain, les haricots noirs, la musique : je veux que viennent avec moi le mineur, la fillette, l’avocat, le marin et le fabricant de poupées, Que nous allions au cinéma, que nous sortions boire le plus rouge des vins. Je ne suis rien venu résoudre. Je suis venu ici chanter je suis venu afin que tu chantes avec moi. »

Les vers chantés de Pablo Neruda seront partiellement lus en français par le comédien Maxime Pacaud, tandis que les hispanophones saisiront toute leur force à travers le chant de la chorale et des sollicites, venus d’Uruguay. Sublimes, leurs voix s’épanouissent avec maestria, faisant ressentir le mystère de l’univers latino-américain et le soleil grec de la liberté retrouvée.

Une symphonie de joie, à voir absolument !

dimanche 31 janvier 2021

¿QUIÉN MATÓ A HOMERO ARCE?

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HOMERO ARCE, MATILDE URRUTIA ET PABLO NERUDA EN ISLA NEGRA

¿Quién mató a Homero Arce, el poeta y secretario personal de Neruda, asesinado en 1977? /  Homero Arce me llamó una mañana para invitarme a tomar té a su casa. Era el verano de 1975. Me sorprendió encontrarlo muy apagado, junto a Laura Arrué, su mujer. / Tomamos once mientras conversábamos de muchas cosas. Eran muy cariñosos entre sí y disfrutaban entregando su afecto a los demás. Él la llamaba Lalita. Homero se nubló de tristeza cuando me dijo: “Matilde me trató muy mal, comenzó a hacerse la perdediza”.

Por Virginia Vidal

PABLO NERUDA
ET HOMERO ARCE

Empapado en tristeza, este fino caballero sólo podía expresar afecto con suave cortesía. Se refirió a las humillaciones infligidas por Matilde. Él había entrado en la vida de Pablo mucho antes que ella, solidario, aun cómplice en todas las circunstancias. Hasta el último, Homero había recibido el dictado de esas memorias que la muerte del poeta impidió corregir.

Pero entre Matilde y Homero se había producido una desavenencia sin vuelta posible. Según Matilde, él había deseado quitar, por miedo, el último capítulo de Confieso que he vivido. Acto que consideró de extrema cobardía y por esto lo increpó. Según Homero, no fue sino un pretexto para provocar un corte definitivo, pues Matilde le tenía una inquina feroz porque lo sabía “amigo de Pablo en las buenas y en las malas”. La verdad es que Matilde, después del episodio del enamoramiento de Neruda de su sobrina Alicia Urrutia, vio a Homero como el alcahuete.

Al despedirnos, Laurita insistía: “¿Cómo te hago un cariño? ¿Aceptarías algo de mi mano?”. Con un gesto tan de colchagüina, me regaló un cartucho de panes amasados por ella misma y Homero me fue a dejar al paradero de buses, reiterándome que lo llamara por teléfono en cuanto estuviera en mi casa. Lo llamé, para su tranquilidad. Después de ese episodio, no volví a verlo.

De la vieja amistad entre ambos poetas, queda el poema Llegó Homero, del conjunto Cuatro poemas escritos en Francia. Neruda invitó a su amigo a París cuando recibió el Premio Nobel.

Durante esa estadía en Francia, Neruda le solicitó a Homero la selección de los poemas que integrarían la Antología Popular de Pablo Neruda, su regalo para el pueblo de Chile por haber recibido el Premio Nobel. Esta selección poética no proporcionaría a Neruda derechos de autor. Era de gran formato, ciento veintiséis páginas, con un prólogo de Salvador Allende y una breve columna con datos de vida y bibliografía en la contratapa.  Según se advierte al inicio: “Este libro no puede ser puesto en venta. Su finalidad es que llegue en forma gratuita al pueblo chileno”. También se señala: “La selección fue confiada por el autor a Homero Arce y el trabajo se realizó entre este escritor y el poeta en su casa de ‘La Manquel’, aldea de Condé-sur-Iton, de la Normandía francesa, en el mes de septiembre de 1972”.

LAURA ARRUÉ
CARICATURE DE NERUDA, 1925
Laurita Arrué (1907-1986) era profesora, estudió en la Escuela Normal Nº 1 y en su época juvenil se incorporó a la bohemia nerudiana. En 1924, inició un romance con Neruda. Dicen que el flechazo entre ambos fue inmediato. Según Diego Muñoz, “para nuestra rueda de amigos, Laurita era nuestra Greta Garbo propia”. Neruda la llamaba Malala y Señorita Saint-Sauver. Homero Arce, quien conoció a Laura una vez que ya estaba en una relación con Neruda, también quedó prendado, casi instantáneamente.

Cuando se fue Neruda al Asia (como cónsul en Rangún, ex Birmania) y según se habían prometido, siguieron escribiéndose cartas apasionadas, pero Laura no recibió las de Pablo. Pablo tampoco las de Laura. ¿Quién las interceptó? Homero Arce, aprovechando su condición de funcionario de Correos (fue secretario de la Dirección General de Correos y secretario del Correo Central). Su pasión no tuvo límites, por algo le decían Otelo. Ahí empezó el amor entre ambos. Muchos decían que Homero había secuestrado a Laurita. Dejó a esposa e hijos para dedicarse por entero a su amada y no se separaron en cuarenta años.

El testimonio de puño y letra de Laurita Arrué sobre la muerte de Homero, consta en su libro Ventana del recuerdo (Nascimento, 1982). También se lo entregó a la escritora Matilde Ladrón de Guevara, quien lo reprodujo en uno de sus libros.

Homero salió de su casa a las 10.00 del 2 de febrero de 1977. Se dirigía a la Tesorería General para dejar un formulario donde solicitaba se le descontara el 5% de las imposiciones de la Caja de Empleados Públicos. Sin embargo, no volvió a casa hasta las cuatro de la madrugada del día siguiente, despeinado, y los ojos inyectados en sangre.

En la Tesorería, se dijo después, sufrió un desvanecimiento y se llamó a un carabinero para acompañarlo a la Posta Central. No obstante, nunca constó su llegada en los registros de la posta. De cuanto llevaba, sólo desapareció su carnet de identidad. Del carabinero, no quedó registro.

Homero regresó moribundo a casa. Sólo atinaba a gritar: “¡Defiéndeme, Laurita!”. “¡Defiéndeme, Laurita!”. Murió a las ocho de la mañana, el 6 de febrero de 1977 en el Hospital Barros Luco. El médico descubrió una herida no sangrante detrás de la oreja.

Laura, quien no tuvo hijos con Homero, murió en 1986, también de manera muy extraña. De hecho, nunca se supo cómo ocurrió el incendio en su casa donde se quemó viva.

« FENÊTRE DU SOUVENIR» 
LAURA ARRUÉ ( 1907-1986 )

Homero Arce fue una de las víctimas del crimen anónimo, como lo denunció el crítico Edmundo Concha en su conferencia en la Biblioteca Nacional, en 1991, durante el ciclo nerudiano. No aparece en las listas del Informe Rettig, pero fuerzas represivas lo detuvieron, lo golpearon hasta dejarlo inconsciente ymurió en el hospital Barros Luco a los pocos días.

De este caballero quedan sus sonetos perfectos en El árbol y otras hojas, su Canto a Santiago, clavel de fuego (grabado por el sello Phillips en 1965) y un hecho que no merece ser borrado de nuestra memoria: por su vieja máquina de escribir pasaron todos los libros de Neruda y gran parte de su correspondencia. Como dijo en su momento Laurita Arrué: “En eso se le fue la mitad de la vida”.

Sociedad de Escritores de Chile | SECH.