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Or, le seul élément détecté est un dérivé du dipyrone, médicament utilisé dans les années 70 pour lutter contre... le cancer de la prostate. « Nos résultats signifient qu'il n'existe aucune preuve médico-légale impliquant une mort non naturelle », a expliqué Francisco Etxeberria, anthropologue de l'université du Pays Baque en Espagne, et membre de la commission scientifique d'analyse.
Ce qui est en revanche flagrant, c'est que les rayons X attestent d'une multitude de métastases, issues du cancer à la prostate dont été victime le poète. « Diverses techniques complémentaires ont confirmé la présence de métastases dans divers segments du squelette en correspondance avec la maladie pour laquelle était traité M. Pablo Neruda », indique pour sa part Patricio Bustos, directeur du Service Médico-légal (SML) du Chili, cité par l'AFP.
De nouveaux examens en perspective
La thèse de l'assassinat n'est pour autant pas écartée: en effet, l'équipe de Etxebarria explique que l'absence de preuve scientifique tient plutôt à ce que les traces résiduelles de poisons dans l'organisme se sont estompées depuis le temps. Un agent comme le gaz sarin ne serait présent qu'à des niveaux absolument indétectables.
Le juge Mario Carroza, a ajouté que de nouveaux tests pourraient être nécessaires et demandés, notamment pour s'assurer que les restes exhumés de la tombe, dans la maison de campagne de Isla Negra, au Chili... sont bien ceux du poète.
À l'origine de cette demande de tests, l'ancien chauffeur de Neruda, Manuel Araya. Ce dernier avait affirmé que le Nobel de littérature avait reçu une injection suspecte, lors de son arrivée à la clinique de Santiago. En regard des accointances avec le parti communiste, dont il était un membre éminent, mais également ses amitiés avec le leader socialiste, Salvador Allende, la mort de Neruda pouvait avoir du sens, pour le futur dictateur de de droite, Pinochet.
Pour Rodolfo Reyes, neveu de Neruda, cette nouvelle n'apporte rien de plus qu'un besoin d'approfondir l'enquête. « Nous devons continuer à enquêter. Cela ne fait que commencer », assure-t-il. Surtout que les tribunaux chiliens sont actuellement en train d'étudier la mort de l'ancien président Eduardo Frei, décédé dans la même clinique que Neruda. Un autre politicien, arrivé pour un problème de hernie, serait décédé dans d'étranges conditions, en 1982, après qu'une infection lui a été détectée...
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